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 Le maïs et le haricot (par Moasi)

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AuteurMessage
Mamie Razkan
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Mamie Razkan


Nombre de messages : 360
Localisation : Mers du Sud
Date d'inscription : 17/03/2006

Le maïs et le haricot (par Moasi) Empty
MessageSujet: Le maïs et le haricot (par Moasi)   Le maïs et le haricot (par Moasi) EmptySam 11 Juil - 11:23

Il y a un dicton tauren qui dit : « Il faut une vie pour commettre toutes les erreurs possibles, une heure avec un ancien pour toutes les connaître. »

Ici, Moasi Cours-la-Brume va vous partager des histoires qu’il a entendues au gré de ses pérégrinations. Ces petits récits peuvent amuser, faire réfléchir ou même agacer mais une chose est sûre : ils témoignent de la grande richesse de la culture taurène.

Shu’halo, écoutez un peu l’histoire de héros, de grands chasseurs, d’animaux parlants ou d’esprits qui se sont tus il y a longtemps ! Que nos voix dansent avec les flammes et voyagent sous le regard d’An’she et Mu’sha !


Ce conte a été raconté pendant la Fête de la Moisson, quand Tecumseh et Mantatohpa moulaient le maïs pour un rituel.

Quand les Brumes de l’Aube recouvraient encore la plaine, la Terre-Mère tâchait de remplir ce monde de toutes les créatures que nous chassons aujourd’hui. Avant ça, son souffle fécond avait donné naissance à des champs d’orge et de blé qui s’étendaient à perte de vue. Elle avait dressé les arbres, sorti l’herbe, coloré les fleurs et tout ce qu’elle faisait venait de son grand cœur, sage et généreux.

Mais parmi tous ses enfants, il y en avait un qui n’était pas satisfait. Le maïs se sentait délaissé. Sa grande tige menaçait de casser à la moindre bise, ses grains dorés attiraient les oiseaux. Il avait bien essayé de leur échapper en tirant ses épis vers le ciel mais il avait manqué de les brûler en s’approchant trop près d’An’she. De ses fleurs, il ne restait plus qu’une petite touffe rouge et noire. Pour comble de son malheur, il poussait près d’un grand pin. A chaque fois que les yeux de la Terre-Mère passaient dans le ciel, il ne pouvait s’empêcher de parler à l’arbre :

« Pin, ne vois-tu pas mon malheur ? Tes graines sont cachées, les miennes se font dévorer. Ton tronc est solide, ma tige peine à me supporter. Tes aiguilles sont coriaces, mes feuilles sont attaquées par les insectes. Fais-moi un peu d’ombre, appelle notre mère ! Plaides-en ma faveur ! Moi, le plus triste des enfants ! »

Face à ses suppliques, le pin ne bougeait pas. Il attendait. Face à son silence, le maïs continuait à se plaindre.

Un jour, il sentit quelque chose gratter son corps, cherchant à s’agripper à ses feuilles. Il se pencha et remarqua une plante élancée avec de drôles de graines enfermées dans des cosses.
« Quel malheur ! Je pleure, je crie contre l’injustice et voilà que tu essaies de me prendre ! Laisse-moi à mon désespoir, moi qui suis abandonné de tous ! » dit le maïs.
Le nouvel arrivant lui répondit : « Qui es-tu pour te plaindre ?! Tu te tiens debout sans souci, tes grandes feuilles baignent dans la lumière du Soleil ! Regarde mieux et ne viens pas me dire que tu es malchanceux ! C’est moi le plus triste des enfants ! A peine sorti de ma graine, je suis tombé sans pouvoir me relever. J’ai rampé jusqu’ici, en proie aux fourmis sans pouvoir regarder le ciel ! Maïs, accorde-moi un peu de repos, laisse-moi grimper sur toi.
»


Le maïs était un geignard mais il n’était pas cruel. Après tout, le Haricot se rendrait vite compte que la vie du Maïs était dure. Ensemble, ils se lamentèrent au pied du pin.
« Regarde à quoi nous en sommes réduits ! Nous sommes obligés de vivre à deux pour grandir. Pin, toi dont les branches s’élèvent jusqu’aux étoiles, plaides-en notre faveur ! »
L’attitude de l’arbre ne changea pas. Il resta dans son mutisme et continua d’attendre.
Les jours passèrent et un autre étranger s’approcha de nos deux compères. C’était une courge et elle s’écrasa bruyamment sur les racines du maïs et du haricot.
« Ouch ! Qui es-tu pour foncer ainsi sur nous ?! Comme si nous n’étions pas assez malmenés ! » s’exclamèrent-ils.

Et la Courge leur répondit : « Je suis le plus triste des enfants de la Terre-Mère ! Comme vous avez l’air fier, les feuilles pointées vers les nuages ! Un plaisir qui m’est refusé depuis la naissance. J’ai émergé du sol et depuis, je traîne mes vrilles comme la tortue porte sa carapace. Mon fardeau est lourd et attire le regard des bêtes de la plaine. Je ne peux faire un pas sans subir les assauts des chiens de prairie, des coyotes ou des corbeaux ! Laissez-moi me reposer sous votre ombre : je n’en peux plus ! »

Le maïs et le haricot n’avaient que faire des lamentations de l’infortunée. Tôt ou tard, elle finirait aussi par voir leur propre malheur. La Courge rampa doucement sous leurs pieds et elle prit enfin racine. Les trois plantes continuèrent à supplier le pin. Jour et nuit, elles se plaignaient de leurs propres faiblesses, sans remarquer qu’elles devenaient plus vertes, plus grandes et plus fortes.

« C’est à peine croyable ! Tu restes toujours aussi sourd ! Nous sommes là, à soupirer devant toi et tu restes imperturbable ! Qu’attends-tu à la fin ?! »
Leur réponse n’attendit pas. Un matin, les premiers chasseurs émergèrent de la terre. Après une longue marche, ils tombèrent sur le pin et le trio. Là, ils abattirent le grand pin. Ils déchirèrent son écorce, ils firent de ses longues branches-jadis si hautes- du petit bois et les cônes furent éclatés pour révéler les délicieux pignons.

Maïs, Haricot et Courge assistèrent à la mise en pièces et se dirent que finalement, ils n’étaient pas si malheureux que ça.
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