Chamanisme (Warcraft RPG) (par Blackpelt)

De
World of Warcraft the Roleplaying Game, Horde Player’s Guide – 2006

Les étrangers, ainsi que les nouveaux-venus au sein de la Horde, se réfèrent aux croyances spirituelles des Taurens et des Orcs comme étant “chamaniques”, comme si un mot unique pouvait englober toutes les nuances et les sous-branches d’une philosophie si complexe.

En vérité, le chemin spirituel qualifié du nom chamanisme, que les Orcs et les Taurens suivent, inclut beaucoup de croyances différentes. Les Orcs et les Taurens n’ont pas forcément les mêmes opinions, et n’accordent pas la même valeur à chaque croyance. Les principes essentiels du chamanisme, tel que pratiqué en Azeroth, sont le culte des ancêtres, l’animisme et le conseil des esprits.

Le culte des ancêtres

Le culte des ancêtres implique davantage qu’une simple vénération des morts. La plupart des peuples respectent et commémorent leurs ancêtres d’une façon ou d’une autre, mais les Orcs et les Taurens estiment que leurs prédécesseurs possèdent des pouvoirs que leurs descendants peuvent canaliser. Un Tauren ne se contente pas de se souvenir de ses ancêtres ; il leur parle et il tire de la puissance d’eux. Les ancêtres d’un Tauren veille sur lui et, parfois, le guident par le biais de rêves ou de visitations.

Tous les Taurens apprennent des chants et des rites conçus pour créer une connexion avec leurs ancêtres. Un chaman tauren, par contre, peut en appeler aux esprits tribaux pour lui insuffler leur force et leur sagesse.

Bien que la société taurène ne soit plus nomade, leurs rites et leurs traditions se sont développées il y a fort longtemps, et ainsi ont été lourdement influencés par le mode de vie nomade qu’ils suivaient jusqu’à récemment, quand ils ont rejoint la Horde et fait de Mulgore leur foyer sédentaire. Par exemple, quand ils étaient nomades, les Taurens ne pouvaient pas toujours rendre visite aux tombes de leurs ancêtres quand ils désiraient leur rendre honneur. Beaucoup de leur rituels exigeaient qu’un Tauren taille des figurines de bois, puis les brûle avec des herbes odorantes et des feuilles, pour honorer ses ancêtres. Le peuple Tauren dispose à présent d’une demeure permanente en Mulgore, mais puisque les Centaures en maraude les empêchent encore d’accéder aisément à certains endroits, ils ne peuvent pas toujours se rendre auprès des sépultures de leurs ancêtres. Donc ils n’ont aucune raison de renoncer à ces rituels.

Les Orcs optent pour des souvenirs plus concrets de leurs ancêtres. Ils gravent des stèles en mémoire de leurs morts et disposent des pierres autour de leurs camps permanents. Les Orcs et les Taurens encore nomades mènent également des rituels en groupes, qui impliquent des contes, des chants et des festins qui durent toute la nuit.

Les rituels mortuaires orcs peuvent varier, mais certains aspects y seront toujours présents. Quand un Orc meurt, tout Orc présent lancera un rugissement aussi fort que possible, pour alerter les ancêtres du défunt qu’ils doivent venir escorter le nouvel esprit dans leur monde. Si un Orc tombe au combat, ses compagnons patientent jusqu’à l’arrêt des hostilités pour rugir, afin que leur cri ne se perde pas parmi les fracas de la bataille.

Les Orcs attachent une grande importance à l’honneur. Si un Orc meurt sans avoir pu mener à bien son devoir, ses amis et ses parents prendront sur eux de finir sa tâche, pour permettre à l’esprit du défunt de pénétrer dans l’au-delà sans souillure.

Parfois, le meilleur ami ou un parent proche du défunt va prendre un de ses crocs sur sa dépouille, pour garder en souvenir de lui, ou même pour l’employer dans un rituel chamanique afin de contacter son esprit par la suite. Pendant les rituels de groupes pour honorer les morts, les Orcs ornent leur costume tribal ou leurs armes des crocs de leurs proches disparus.

Sculptures ancestrales taurènes

Les Taurens préfèrent enterrer leurs morts, mais depuis l’avènement du Fléau, beaucoup de leurs tribus incinèrent les dépouilles pour éviter toute possibilité de non-mort.

Quand un tauren prépare un rituel pour honorer ses ancêtres, il sculpte plusieurs idoles de bois, qu’il brûlera durant le rite. Le choix de sculpture de chaque tauren reflète ses valeurs et son histoire, ce qui fait que chaque lot de figurines est différent et personnel. Cependant, certains thèmes se répètent dans le temps, et tous les Taurens comprennent les symboles suivants.

Ces effigies de taurens miniatures en bois représentent les ancêtres du sculpteur. Les Taurens se symbolisent eux-mêmes par une figure agenouillée de 15cm, en signe de révérence face aux ancêtres. Il ne s’agit pas de représenter ainsi chaque individu de son lignage, mais plutôt de proposer des figures symboliques, comme les exemlples qui suivent.
• Un tauren et une taurène âgés représentent les ancêtres morts de vieillesse.
• Une taurène enceinte et un mâle en habits de chasse représentent les ancêtres morts dans la fleur de l’âge.
• Un enfant ou un bébé représentent les ancêtres morts trop jeunes, ou avant la naissance.
Certaines gravures représentent les valeurs portées par la famille du sculpteur.
• Un arbre avec un noeud de racines puissantes symbolise l’importance de la famille, qui soutient encore le tauren aujourd’hui.
• Des oiseaux, en particulier des chouettes ou des aigles, représente la sagesse transmise de génération en génération.
• Des prédateurs, comme le lion, indiquent la valeur de l’hérédité et de la force physique.
• Le kodo, l’animal sacré entre tous, symbolise le lien entre le tauren et la Terre Mère.
Les Taurens utilisent aussi des symboles rappelant les éléments dans leurs rituels.
• Des gravures de flammes ou de braises représentent l’énergie et le combat, et les sculpteurs ajoutent souvent ces motifs pour honorer leurs ancêtres guerriers.
• L’eau symbolise la spiritualité et la sagesse ; les taurens utilisent des gravures d’eau plate pour honorer leurs ancêtres remarqués pour leur bon sens, et des motifs d’eau qui s’écoule pour honorer les chamans.
• La terre symbolise un amour de leurs terres ainsi que la force physique, et les taurens ajoutent des motifs de terre en vue des rituels honorant les druides et les chasseurs émérites.
• Des gravures d’air, souvent sous forme de nuages, de lignes ondulées ou de feuilles emportées, représentent l’exploration et l’adaptabilité, et les Taurens utilisent ces motifs d’air pour honorer les chasseurs, les éclaireurs et les enfants.

L’animisme

L’animisme enseigne que toutes les créatures, et certains objets, possèdent une âme, un esprit. Les Orcs et les Taurens croient que des esprits des plantes, de la nature et de la terre existent, et que chacun doit traiter ces esprits avec respect. Celui qui nie la réalité des esprits de la nature, tranche sa connection avec la terre. Ainsi, il devient perdu et confus, spirituellement à la dérive.

Le retour à l’animisme a inspiré des pensées révolutionnaires chez certains Orcs. Pendant des siècles, les Orcs ont mené une existence assez barbare, comme des créatures destructrices et assoiffées de sang. A leur rencontre, les peuples civilisés de l’Alliance considéraient les Orcs avec mépris, les voyant comme des sauvages primitifs. Aujourd’hui, les Orcs comparent leurs traditions nouvelles avec celles de l’Alliance, et s’estiment spirituellement supérieurs. Pour les Orcs, c’est à présent l’Alliance qui semble primitive et peu civilisée ; du point de vue des Orcs, l’Alliance s’accroche à des philosophies complexes et stériles, refusant la vérité simple et vitale de l’animisme. Certains Orcs se moquent de l’Alliance, d’autres ressentent plutôt de la pitié, et certains ne s’intéressent pas au sujet.

Les Taurens pratiquent l’animisme en révérant un esprit particulier, qu’ils nomment la Terre Mère. Elle représente toutes les forces animistes de la nature. Les esprits des rivières, de la mer, des arbres, des pierres et des animaux, reflètent tous une facette de la Terre Mère. Les Orcs ont une philosophie animiste moins organisée ; ils voient tous les esprits comme étant des individus connectés à un grand tout, comme les membres d’un grand clan.

la Terre Mère

La Terre Mère est l’idéal tauren de tous les esprits de la nature. La Terre Mère réside dans les cours d’eau, les arbres, les plaines et les montagnes d’Azeroth. Elle est la personnification de la nature. Tous les esprits inférieurs de la nature émanent de la Terre Mère, et retournent à elle à leur mort.

En un sens, les Taurens voient la Terre Mère comme une sorte de conscience universelle. Là où les esprits individuels représentent un lieu spécifique, un animal ou un objet, comme l’esprit d’un arbre particulier, l’esprit d’une vallée, la Terre Mère représente toute la contrée. Elle est partout où la vie et la nature se trouvent.

Les seuls esprits séparés de la Terre Mère sont les esprits des créatures pensantes. Les esprits des ancêtres des Taurens vivent en harmonie avec la Terre Mère, sans faire partie d’elle.

La religion taurène enseigne le respect et l’amour de la Terre Mère, et apprend à traiter avec piété son corps, le monde, et ses enfants, les plantes et les animaux du monde. Les Taurens dérangent le moins possible l’équilibre naturel des terres. Ils ne prennent que ce dont ils ont besoin, et s’abstiennent de se livrer à l’exploitation forestière massive ou au minage systématique. Ils respectent les animaux qu’ils chassent et n’abandonnent jamais une carcasse animale au gaspillage.


Le conseil des esprits

Ecouter les conseils donnés par les esprits n’est pas une sous-branche philosophique du chamanisme, mais plutôt une technique employée par ceux qui pratiquent l’animisme et le culte des ancêtres. Les Taurens, en particulier, écoutent les conseils des esprits, à la fois dans leur vie de tous les jours et dans les périodes de grands bouleversements.

Les membres d’une tribu chamanique apprennent à faire appel aux pouvoirs des ancêtres et de la nature, pour gagner force et connaissance. Certains chamans apprennent à communiquer directement avec les esprits des ancêtres, mais pour la plupart, c’est un don de naissance. Ces individus canalisent les esprits tribaux fréquemment, et parfois contre leur gré. Ils luttent pour interpréter les paroles des anciens, et servent de pont entre les morts et les vivants.


Les quêtes de vision

La quête de vision représente le passage d’un membre d’une tribu d’un stage de sa vie à un autre, ainsi de la jeunesse à la maturité, ou de l’adolesence à l’âge de la maternité. Les chamans entreprennent souvent plusieurs quêtes de vision dans leur carrière, chacune ouvrant l’accès à des connaissances cachées au fond de leur âme.

Pour s’aventurer dans une telle quête de vision, le postulant abandonne sa tribu et trouve un endroit dans la nature qui lui semble calme et sacré. Il laisse derrière lui les artifices de la civilisation, ses armes et ses vêtements, n’emportant qu’une outre d’eau. Le chaman de la tribu fournit au parle-vision un paquet d’herbes à manger une fois parvenu au lieu sacré. Ces plantes facilitent la quête de vision.

Une quête de vision dure entre deux et quatre jours. Traditionnellement, la quête commence par un puissant désir de quitter l’endroit sacré. Le quêteur doit résister à cette tentation et rester à l’endroit qu’il a choisi. La plupart des postulants tentent de garder en mémoire la tâche sacrée qu’ils cherchent à accomplir et tentent de s’apaiser en se répétant qu’ils peuvent parfaitement survivre seuls quelques jours.

Une fois que l’envie de partir passe, le quêteur éprouve une sensation de flottement. Il a l’impression de flotter hors de son corps et voit le territoire s’étendre en-dessous. En examinant son corps, il commence à comprendre son âme. Tout ce qu’il voit lui rappelle des expériences passées, ses ancêtres ou son peuple. Il médite sur ces éléments de sa vision jusqu’à se sentir en parfaite paix avec lui-même.

Au point culminant de sa quête de vision, un esprit animal vient voir le postulant. L’animal représente son esprit ; un féroce guerrier peut voir un ours, tandis qu’un herboriste timide peut voir un lièvre. Le quêteur ressent un lien immédiat avec l’animal. Dans de rares cas, l’esprit animal peut mener le postulant hors du lieu sacré, vers un endroit à la puissance palpable. Cela arrive souvent à ceux qui ont pour destin de devenir chamans. A l’endroit de pouvoir, il subit une épreuve supplémentaire, qui peut être une épreuve de combat contre un animal sauvage ou une épreuve d’adresse où il devra soigner une créature blessée ou récupérer un objet dans un endroit naturel dangereux.

Une fois la quête de vision achevée, le postulant prend avec lui un objet de l’endroit sacré, par exemple une pierre ou un morceau de fourrure animale, et le conserve sur lui pour se souvenir de sa quête. Un quêteur qui échoue et ne parvient pas à accomplir son épreuve a le droit de réessayer plus tard, quand il s’en sentira prêt et que son chaman le lui confirmera.

Traduction par Blackpelt.