Lors d’un poker à Cabestan, un gobelin avec un grand chapeau d’haliscan m’avait signé une assurance-vie lors d’une de ces nuits un peu agitée. Celle de payer aux différentes gazettes, mon dernier courrier sur un parchemin de qualité.
C’est un paradis légendaire, serait-il oublié dans la longue mémoire des anciens druides au-delà de l’Océan ? Ne serait-ce pas qu’un mythe que la caste des druides de la Serre en Hyjal aime ronronner ? Le Val’Sharah serait cette contrée où les esprits choisissent et amènent les plus vénérables druides. Vers ce monde ou l’oublie des vivants est la mort, la plus digne.
Je vais encore m’endormir mais cette fois, pour la dernière fois. Ma vie est devenue un cauchemar, celui de l’âge. Je laisse à mon Ventdeplaine d’avoir été une bien triste et lointaine épouse. Pour Amélie, mes herbes de Kalimdor en souvenir de Kanzermav. Pour Cohosh, mon malicieux aigle Vorash. Pour Atia, ma correspondance privée avec Syldur avant la Croisade d’Argent. Je garde le souvenir de vos sourires qui est mon plus précieux trésor. Dans ce monde de brutes et de fiefs matérialistes, je laisse au clan de Terre-Mère, de continuer notre philosophie de vie, celui de la simplicité.
Le cataclysme a détruit les Milles souvenirs de mon clan tauren d’origine. J’avais voulu une vie qui tremble, une de ces vies d’ancienne matriarche qui ne s’oublie jamais. Mais ces dernières années, mes journées sont ensommeillés, à étudier les arbres, manger des cannelés sucrés, compter les jours de An’she, rencontrer de nouvelles cornes amusées et voyager pour goûter du thé parfumé. Ma décision de partir est ancienne. La Mamie n’a plus l’envie. La brume semble plus onctueuse quand elle s’épaissit vers l’est de Mulgore.
Je vais me laisser porter par les vents de l’Océan, sans répit, sans soucis, m’envoler pour terminer le cycle de cette vie.
Bon vents,
Mamie Razkan.
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