(Conte) La Rose des Plaines

Il y a bien longtemps, alors que le monde des iles était plus jeune et que nul shu'alo (tauren) n'était venu, aucune fleur ne s'épanouissait dans la plaine d’ohn’ahra. Les centaures eux-mêmes n’étaient qu’une des milles options que le cours du temps offrirait aux hautes herbes.
Seuls une plaine asséchée et de ternes arbustes poussaient difficilement ici et là.
La Terre-Mère se sentait terriblement triste, car sa robe manquait de lumières, de papillons et de beautés.

"J'ai tant de belles fleurs dans mon cœur" se disait la Terre-Mère à elle-même.
"J'aimerais tellement qu'elles parent ma robe et avoir une couronne florale."
"D'éclatantes fleurs rouges et orangées comme le soleil en éveil à son zénith..."
"Des pétales émeraudes comme l’espoir de la vie"
"Des fleurs azur comme le ciel clair d'un temps clément..."
"Des fleurs blanches comme la neige d'hiver..."
"Des fleurs jaunes qui dans le miroir de leur regard vous font oublier le temps..."
"Et d'autres roses comme l'aube d'un jour de printemps."
"Elles sont toutes dans mon cœur, mais je suis si peinée quand je vois ma robe si terne, triste et grise."

Une charmante petite fleur rose entendit la complainte :
- "Ne soit plus triste, Terre-Mère. J'irai parer ta robe pour la rendre plus belle."
Alors, la petite fleur rose sortit du cœur de la Terre-Mère pour aller magnifier la plaine de Ohn’hra.
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Mais soudain ! quand la Proto-Dragon du Vent la vit, elle grogna :
- "Je ne veux pas de cette jolie fleur sur mon terrain de jeu."
Elle se rua sur la fleur rose, criant et rugissant, et souffla sa présence par les flammes.
L'esprit de la fleur printanière retourna dans le tréfond du cœur rocheux de la Terre-Mère.
Quand les autres fleurs trouvèrent le courage de faire de même, l'une après l'autre, la Proto-Dragon du Vent les tua également, sans cesse. Et leurs esprits retournèrent à la Terre-Mère.

Le vent soufflait fort, la Terre-Mère pleurait, ses larmes connues sous le nom de pluie tombait sans cesse.

Finalement, la Rose de printemps des plaines se proposa d'y retourner, elle avait grandi mais avec un petit truc en plus.
- "Oui, douce enfant" dit la Terre-Mère, "Je te laisserai repartir."
- "Elle te laissera peut-être survivre en Ohn’ahra."
Alors la Rose des plaines fit le long voyage à travers la terre sombre et fit surface dans la morne plaine.

La fleur partie, la Terre-Mère se dit dans son cœur : "Oh, j'espère que la Dragonne du Vent la laissera survivre."
Quand celle-ci vit la rose, elle se jeta en avant, criant :
- "Elle est jolie, mais je ne la tolère pas sur mon terrain de jeu. Je vais souffler sa vie."
Elle s'élança alors sur elle, rugissant et crachant son souffle en rafales.

Comme la dragonne s'approchait, elle sentit le parfum de la Rose des plaines. Tournoyant autour de la fleur…

- "Oh, quelle fragrance !" se dit la proto-dragonne d’un ton surprise. "Je n'ai pas le cœur à souffler la vie d'une si belle jeune fille à l’odeur si douce."
"Elle doit rester ici avec moi. Ma voix doit se faire plus ténue, et je dois faire entendre d'agréables chants."
"Je ne dois pas l'effrayer avec mon horrible bruit."

Ainsi changea la Proto-Dragonne des mauvais airs, et elle devint calme, presque peureuse devant tant de changement de la nature. Envoyant, de douces brises sur l'herbe de la plaine devenant au fil des temps, verdoyante, presque émeraude.

Elle murmurait et fredonnait des chansons pleines de joie : elle n'était plus un proto-dragon aux vents hostiles mais un petit dragon aux airs facétieux aux couleurs rouge-orangées. Des petits papillons volaient autour de son visage.

C'est alors que les autres fleurs sortirent du cœur de la Terre-Mère, traversant les sols rocheux et obscurs.

Parfois, le Vent oublie ses douces chansons et devient fort et bruyant, lui rappelant son ancienne vie mais cela ne dure pas longtemps. Régulièrement, la petite dragonne du Vent est tête en l’air : elle oublie de souffler ! Et elle ne s'en prend jamais à ceux dont la parure est de la couleur de la Rose des plaines, le printemps.

Ainsi, la robe de la Terre-Mère devint superbe grâce à la beauté et la douceur de la fleur, la Rose des plaines.

Bonne soirée.